Lancement du projet européen « GeoNuFE » porté par l’UHA et financé par l’ERC  20/06/2025

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Crédit photo @UHA

Grand Est-Europe a accueilli dans ses locaux, le 6 juin, la conférence de lancement du projet européen GeoNuFE (Geopolitics of Nuclear Fuel Supply in Europe), sur la géopolitique du nucléaire, porté par l’Université de Haute-Alsace (UHA) et piloté par Teva Meyer, maître de conférences en géopolitique et géographie et spécialiste du nucléaire à l’UHA. C’est le premier projet financé par le Conseil européen de la recherche (ERC) au sein de l’UHA, une reconnaissance de la qualité de sa recherche.

 

L’ERC, instrument financier incontournable du programme Horizon Europe, soutient la recherche de pointe en Europe au travers de projets ambitieux portés par des chercheurs d’excellence, sans thématique imposée. L’initiative proposée par Teva Meyer a ainsi obtenu une bourse ERC « Starting Grant » d’un montant de 1,5 M€. Cette bourse « Starting grant » prestigieuse est octroyée aux jeunes chercheurs prometteurs pour leurs recherches dans les 2 à 7 ans après la fin de leur thèse, elle récompense un travail majeur et constitue une opportunité importante pour l’UHA de renforcer les compétences de l’université sur un sujet stratégique et de favoriser des collaborations internationales.

Ce projet, qui s’étend sur cinq ans, de 2025 à 2030, est axé sur deux questions de recherche :

  • Où réside le pouvoir au sein de la chaîne nucléaire d’approvisionnement ?
  • Comment les perceptions des risques géopolitiques influencent les décisions et les responsables des politiques d’approvisionnement ?

Sous la direction de Teva Meyer, récipiendaire de la bourse de recherche, l’équipe de GeoNuFE composée de plusieurs personnes dont des futurs doctorants, affiliée à l’UHA, et notamment à son laboratoire CRESAT (Centre de recherche sur les économies, les sociétés, les arts et les techniques), effectuera des travaux de recherche à travers l’Europe (en France, au Royaume-Uni, en Finlande, en Hongrie, en Autriche, etc.), tout en collaborant avec les institutions européennes sur les sujets suivants : chaînes d’approvisionnement en combustible nucléaire, transferts de technologie et influence stratégique dans un contexte mondial changeant. La collaboration s’ouvrira aussi à des chercheurs en Amérique du nord, en Asie et en Afrique afin d’élargir les méthodes au-delà de l’Europe.

La conférence organisée à Bruxelles a marqué le point de départ officiel de cette initiative ambitieuse, en réunissant des panels d’experts et les principaux acteurs concernés autour des grands enjeux géopolitiques liés au nucléaire : représentants d’institutions européennes et internationales, chercheurs, entreprises du secteur et diplomates. Cet événement a témoigné par ailleurs du besoin croissant d’un dialogue européen sur la politique énergétique.

L’événement a donné lieu à trois tables rondes qui ont jeté les bases d’une réflexion collective sur la géopolitique de l’énergie nucléaire, des marchés de l’uranium à la dynamique des grandes puissances et à l’indépendance énergétique. Plusieurs temps forts ont rythmé la journée avec, notamment, des échanges autour des domaines suivants :

  • Technologies, innovation et autonomie stratégique : SMR (petit réacteur modulaire), nouveaux combustibles, dépendances et transferts technologiques
  • Politiques et actions concrètes : Quel rôle pour l’Europe dans un marché nucléaire mondialisé ? Quels sont ses leviers d’actions et ses vulnérabilités ? À quel niveau agir (local, national, européen) ?
  • Géopolitique du combustible nucléaire : tensions internationales, sécurité des infrastructures, exploration et exploitation des ressources.

Au travers de ces discussions sur les stratégies, les incertitudes et les perspectives à long terme pour la sécurité énergétique de l’Europe, ce projet illustre l’importance croissante des territoires dans la construction d’une autonomie énergétique européenne durable et résiliente, notamment dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la dépendance énergétique persistante vis-à-vis de puissances étrangères.

Grand Est-Europe est heureux d’avoir accueilli ces premiers échanges qui vont pouvoir se prolonger et s’étoffer au fil des 5 années de mise en œuvre du projet. Tous nos vœux de succès à GeoNuFE, projet prometteur dont les retombées scientifiques et stratégiques seront suivies avec attention.

Par ici pour un retour plus détaillé et en images sur l’événement