Du Grand Est aux Pays-Bas, rendre la Meuse potable  23/12/2021

Avec « Drinkable Rivers », Li An Phoa, sa fondatrice, mène un important combat écologique en faveur de la propreté des cours d’eau. Elle a ainsi réalisé la première étude citoyenne sur la qualité de l’eau portant sur toute la longueur d’une rivière et a choisi la Meuse, du Grand Est aux Pays-Bas, comme sujet d’expérimentation.

L’objectif initial du projet est de rendre la Meuse potable. Si cela doit prendre de nombreuses années, les premiers échanges ont fait naitre différents idées et projets, qui pourraient mener ensuite à rendre la Meuse potable : renaturalisation des bords de Meuse, aménagement des berges avec notamment la construction de voies cyclables et pédestres, ouverture de la baignade, mise en place de signalétiques aux points touristiques clés… L’idée de départ a donc été de créer un réseau international d’élus pour, à terme, rendre l’eau du fleuve buvable.

Lors d’un 1er rendez-vous qui s’est tenu jeudi 22 août 2019, et qui a rassemblé des maires de la vallée de la Meuse ou d’Ardenne Métropole, de nombreux élus belges, dont les gouverneurs des provinces de Namur et du Luxembourg ainsi que les bourgmestres de Namur, Dinant, Vresse, Florenville, Boris Ravignon (Maire de Charleville-Mézières, Président d’Ardenne métropole et Président de l’EPAMA-EPTB Meuse), et Li An Phoa, ont abordé l’idée de créer un réseau transfrontalier de maires des villes situées au bord de la Meuse. Ce réseau serait construit sous la forme d’une association internationale regroupant les élus des maires de villes baignées par la Meuse ou ses affluents et aurait pour but d’améliorer la qualité de l’eau du fleuve pour parvenir, à terme, à s’y baigner puis à la boire.

Afin de lancer ce réseau transfrontalier, d’assurer le pilotage et le suivi du projet et préalablement à la création juridique de l’association internationale, il a été proposé de mettre en place une convention de partenariat entre Li AN Phoa, Ardenne Métropole, la Ville de Charleville-Mézières et l’EPAMA-EPTN Meuse. Le lancement du réseau est piloté par Li An Phoa, Ardenne Métropole, la Ville de Charleville-Mézières et l’EPAMA – EPTB Meuse, au travers d’une convention de partenariat (préfiguration du réseau des Villes de la Meuse). Li An Phoa, sera chargée, en accord avec Ardenne métropole, d’effectuer les actions à mener en vue de la création de ce réseau.

Le 19 octobre 2019, 11 communes françaises, belges et néerlandaises riveraines ont donc créé le réseau « Mayors for a drinkable Meuse », à savoir Village de Meuse, Val-de-Meuse, Provenchères-sur-Meuse, Neufchâteau, Wadelincourt, Sedan, Charleville-Mézières, Warcq, Fumay, Namur et Cuijk.

En novembre 2020, 35 maires de France, de Belgique et des Pays-Bas qui ont la Meuse en partage ont échangé en visioconférence lors de la 2ème réunion du réseau « Mayors for a drinkable Meuse ». En un an, 24 nouvelles communes ont rejoint les 11 municipalités fondatrices. En plus, 25 experts représentant plusieurs structures et autorités liées à l’eau (Agence de l’Eau Rhin-Meuse, EPAMA, Grande Est, Contrat de Rivière, Europarc Federation, and Amsterdam International Water Week) ont participé à cette réunion.

Au niveau des éléments plus concrets, à Charleville-Mézières, le travail pour améliorer la qualité de l’eau de la Meuse est déjà engagé. Pour réaliser son souhait d’ouvrir la Meuse à la baignade, le maire Boris Ravignon expose les actions déjà lancées : amélioration du traitement des

eaux usées et les programmes de restauration des milieux aquatiques et de leur biodiversité. En aval, à Namur, 99% des pollutions sont désormais traitées en zone urbaine.

Les 15 et 16 octobre 2021, maires et bourgmestres, élus de la Meuse, se sont retrouvés à Namur pour échanger autour de ce fleuve qui les relie. Cette rencontre est seulement la seconde (en présentiel), après celle d’octobre 2019. Une trentaine de personnes était présente, contre une douzaine en 2019.

L’objectif de la rencontre de ce réseau transfrontalier est d’amplifier les initiatives visant l’amélioration de la qualité de l’eau de la Meuse. Le projet veut y aller, par paliers, avec l’échange de points de vue et projets inspirants mais réalistes. Au programme, de nombreux intervenants venant de Belgique, de France et des Pays-Bas, en vue d’un réel échange d’expériences et d’informations sur les thèmes suivants : encadrement juridique de l’eau au niveau européen, histoire et restauration écologique de la Meuse, qualité et assainissement de l’eau, contrat de rivière Haute-Meuse…

 

Pour aller plus loin :

Li An Pho a par ailleurs pris part à un documentaire, « Meuse à boire ». Ce dernier suit Li An Phoa dans sa marche de sensibilisation le long de la Meuse en 2018. Le réalisateur Thom Verheul s’est dit inspiré par l’initiative de Li An Phoa. “La Meuse est devenue un personnage à part entière du film, si belle dans ses paysages mais parfois si négligée. C’est hallucinant de voir ce qui est arrivé depuis le tournage voilà deux ans”, se réjouit Thom Verheul. Le documentaire est diffusé à Charleville-Mézières pour la 1ère fois le 18 décembre prochain.

 

Site de la fondation « drinkable rivers »

Voir la vidéo de présentation du film « Meuse à boire »

 

Article proposé par Ardenne Métropole